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JOB - IYYOV

ce que dit le dictionnaire biblique

Job (Livre de)

-Auteur.
-L'auteur du livre n'est nommé nulle part ni dans le livre ni dans le reste de la Bible, mais Ezéchiel (14.14, 20) et Jacques (5.11) parlent de Job comme d'un homme ayant réellement vécu.
-certaines critiques mettent en doute des parties importantes du livre:
1. Le prologue et l'épilogue;
2. Le ch. 28, poème consacré à la sagesse divine;
3. Les discours d'Elihou (32.1 à 37.24);
4. La description du léviathan (hippopotame, S.) et du béhémoth (crocodile, S.; 40.15 à 41.26 [40.10 à 41.25]).
A cela on peut répondre tout d'abord qu'il n'y a pas de raison valide pour attribuer le prologue et l'épilogue à un auteur postérieur.
Toute l'argumentation des 3 amis et de Job présuppose les souffrances de ce dernier et la perte de ses enfants (cf. 7.5; 8.4; 11.16; 13.28; 16.7; 29.5; 30.30, etc.).
Il est impossible de prouver une interpolation du ch. 28, même si ce beau morceau poétique peut être considéré en un sens comme une digression.
Si on devait ainsi retrancher du livre les plus beaux morceaux littéraires, ne serait-ce pas grandement diminuer la valeur du poème originel et prétendre que les “interpolateurs” avaient plus de génie que l'auteur lui-même ?
Il en est de même de la description du léviathan et du béhémoth, dont le style et le vocabulaire sont pareils au reste du livre (cf. 40.15 avec 3.8).
On rejette Elihou parce qu'il n'apparaît pas dans le prologue: mais on ne peut soutenir philologiquement que ses discours seraient d'une date postérieure.
D'autre part, ses paroles forment une transition nécessaire, car “elles préparent l'intervention de l'Eternel au milieu de la tempête, en décrivant la majesté de Dieu” (J.H. Raven).
Si Elihou n'est pas mentionné dans l'épilogue, c'est qu'il n'avait pas mérité des reproches comme les autres amis de Job.

-Date.
-Le récit porte plusieurs marques de l'époque des patriarches (longévité de Job, mode de vie, rôle sacerdotal, richesse évaluée en troupeaux, dangers encourus par les razzias des Sabéens et des Chaldéens, peuplades restées nomades jusque vers l'an 1000 av. J.-C.).
-Le nom de Job apparaît dans les lettres d'Amarna, dans les textes égypt., à Mari, à Alakh et dans les documents ougaritiques. C'était donc un nom ancien très répandu. -Dans l'ancien Orient, les écrits de Sagesse remontent au-delà de l'an 2000 av. J.-C. sert. détails témoignent d'une origine très ancienne du récit (p. ex. l'usage de la késitah (42.11), une pièce de monnaie datant d'avant l'époque de Josué: Gn. 33.19; Jos. 24.32.
-Ce récit a sans doute circulé d'abord sous forme orale et fut rédigé plus tard. Quand ? toutes les époques, de Moïse à Esdras, ont été proposées comme dates de rédaction.
-D'une part, il ne faudrait pas remonter trop haut dans l'histoire, vu l'absence des formes de langage antiques caractérisant le Pentateuque et le développement de la réflexion philosophique dont témoigne le livre.
D'autre part, on ne peut pas lui assigner une date trop tardive, car des fragments de Job en paléo-hébreu ont été trouvés parmi les manuscrits de la mer Morte.
La plupart des auteurs pensent que l'époque de Salomon (ou peu après) conviendrait le mieux pour un écrit caractérisé à la fois par l'élégance de la langue, la profondeur de la pensée et la perfection de l'élaboration littéraire.
Que l'auteur soit resté inconnu se conçoit le mieux à une époque où il pouvait se perdre au milieu d'une pléiade de sages formés à l'école de Salomon, partageant son intérêt pour les problèmes humains et pour la nature (v. 36.22-37.24; 38-41).
Il a la même réaction que ses contemporains devant les injustices sociales (24.2-12; cf. Esaïe et Michée). Dans ce cas, le livre daterait environ du 8e s. av. J.-C. D'autres auteurs pensent que, dans 12.17-25, l'auteur décrit la déportation des conseillers, des nobles et des sacrificateurs avec une précision qui fait penser à un témoin oculaire.
Dans ce cas, le livre aurait été rédigé après la déportation de Juda en Chaldée, c.-à-d. Après 587 av. J.-C. (cf.: #2Ki 24.13-15

-Lieu.
-Le nom d'Outs apparaît dans Gn. 10.23 et 22.20-22, alors qu'Eliphaz et Témân se rencontrent dans la généalogie d'Esaü
#Ge 36.15 l'ancêtre des Edomites. Edom était réputé pour sa sagesse #Jer 49.7; Ob 1.8 or, dans Lam. 4.21, Outs est aussi mis en parallèle avec Edom. Originaire d'Edom, ce récit a dû être mis plus tard sous la forme élaborée que nous lui connaissons par un Hébreu écrivant sous l'inspiration de l'Esprit Saint.

-Contenu.
-Le thème du livre est le problème de la souffrance.
A partir du 3e millénaire av. J.-C., des écrits égyptiens, sumériens, babyloniens… posent le problème: pourquoi Dieu, s'il est bon, permet-il la souffrance de ses créatures? Généralement, les réponses données par ces différents essais se ramènent à l'alternative suivante:
Dieu est puissant, mais il n'est pas bon envers les hommes; si on veut le fléchir et éviter la souffrance, il faut se soumettre à toutes sortes d'exercices de piété et de punitions qu'on s'inflige-ou bien, autre perspective: Dieu est bon et puissant, la souffrance est une punition méritée pour des péchés publics ou secrets.
-Dans ce livre, un homme riche et heureux dans sa famille se voit soudain accablé d'épreuves terribles:
tous ses biens et ses enfants lui sont ravis en un seul jour, lui-même est frappé d'une maladie incurable qui le fait cruellement souffrir.
Pourquoi? La thèse traditionnelle considère la souffrance comme un châtiment du péché. Cette thèse est défendue dans notre livre par les amis de Job. Une série de catastrophes aussi terribles doivent être l'indice de péchés exceptionnels.
Eliphaz, vénérable sage, déclare que tout homme est pécheur, donc chacun doit souffrir, mais le coupable qui s'humilie sera pardonné et rétabli.
Bildad est le savant versé dans la tradition des pères, il insiste surtout sur la justice de Dieu qui ne saurait punir un innocent.
Tsophar représente le dogmaticien raisonneur que son impétuosité pousse vers une certaine intolérance.
Si Dieu voulait parler à Job, renchérit-il, il lui montrerait qu'il l'a même traité avec indulgence.
Devant les protestations d'innocence de Job, les positions des trois amis se raidissent et les accusations se font plus sévères: il ne veut pas reconnaître ses torts, donc il s'endurcit contre Dieu; qu'il prenne garde: il sera brisé d'un seul coup.
-Une autre thèse voit dans la souffrance un moyen d'éducation de l'homme. Cette explication aussi est évoquée brièvement par Eliphaz (5.17-27) et sera surtout défendue par Elihou (33.14-20).
-Lorsque la souffrance aura fait son oeuvre salutaire, Dieu la retirera.
Que Job se plie donc à la discipline divine, qu'il se repente de ses péchés et tout ira de nouveau bien pour lui.
Les premiers discours des trois amis se terminent tous par une note positive et encourageante (5.17-27; 8.20-22; 11.13-20).
-Mais Job ne voit pas comment concilier les théories défendues par ses amis avec son expérience.
Au début, après avoir tout perdu, il lui restait encore la certitude de l'amour de Dieu et de la justice de la providence (2.10), mais peu à peu il perd même la conviction d'un juste gouvernement de Dieu.
Il se laisse tenter par l'idée que Dieu ne l'aime plus puisqu'il l'a pris, lui le juste, pour cible de ses flèches (10.13-17; 13.24).
Sur quoi peut-il encore s'appuyer?
Sur sa propre justice? Il sait bien que l'homme ne saurait être juste devant Dieu et que si celui-ci voulait contester avec lui, il ne pourrait même pas se justifier dans un cas sur mille (9.2-3).
Sur sa foi? Mais que lui reste-t-il de sa confiance en un Dieu qui semble le poursuivre injustement de son animosité (16.11-17)?
Il n'a plus rien du tout pour s'y appuyer.
-Finalement, son seul recours, c'est Dieu lui-même, c'est devant lui qu'il veut plaider sa cause (13.3), même s'il n'est plus sûr de pouvoir compter sur lui (13.15). -Dépouillement total d'un homme devant Dieu.
Mais pas de n'importe quel homme; Job a été préparé peu à peu à ce dépouillement.
Pas non plu devant n'importe quel Dieu: un Dieu tout-puissant, qui peut mettre fin à l'épreuve quand il juge qu'elle a atteint son but, mais surtout un Dieu qui aime ses créatures comme un père et leur redonne, au moment opportun, tout ce qui contribue à leur bonheur terrestre.
-La fin du livre, qui se lit comme celle d'un conte de fées, est la contrepartie du prologue.
Elle nous apporte le gage de la bonté et de la fidélité de Dieu: il prendra soin de nous en temps voulu et saura nous donner, ici-bas ou dans l'au-delà tout ce qu'il nous a réservé dans son amour.
-La véritable raison de l'épreuve de Job se trouve dans le prologue, dans le défi que Satan a lancé à Dieu (1.9) et qui atteint celui-ci bien plus que Job.
Car si le plus pieux des hommes est incapable d'aimer Dieu gratuitement, c'est dire que Dieu est impuissant à se faire aimer.
Or, si la perfection d'un être est d'aimer, sa gloire est d'être aimé.
Par conséquent, le coup le plus sensible que l'on puisse porter à l'honneur divin, c'est de prétendre que le plus pieux adorateur de Dieu sur la terre le sert avec cette unique pensée: “Que m'en reviendra-t-il ?”
S'il en est ainsi, Dieu n'est plus qu'un puissant, flatté par des lâches, il n'a pas d'amis, pas d'enfants; il n'a que des mercenaires et des esclaves.
En décochant le trait enflammé qui réduit en cendres la piété de Job, c'est réellement au coeur de Dieu qu'il vise…, et il a frappé au but.) (F. Godet, Etudes bibl. A.T., 1900, p. 208-209).
-L'épreuve seule pourra faire éclater la vérité. Dieu est contraint de relever le défi de Satan et de lui donner carte blanche pour prouver si son insinuation est vraie.
Ainsi Job devient le “champion” de Dieu, dans le sens que ce mot avait au Moyen Age: il devra défendre l'honneur de Dieu.
-Mais la question de Satan atteint aussi l'homme en plein coeur de sa dignité.
Est-ce que l'homme n'est vraiment rien de plus qu'un consommateur qui marchande des faveurs de Dieu par sa piété?
Est-il, comme le veut Satan, uniquement préoccupé de ses intérêts, ou comme le pensent les amis de Job, entièrement dépravé et corrompu?
La vie et l'attitude de Job sont la réponse à cette question et sauvent la dignité de l'homme en même temps que l'honneur de Dieu.
Dans ce sens, on a pu dire du livre qu'il était autant une défense de l'homme qu'une justification de Dieu.

-But. -Le but du livre est de confronter les différentes solutions du problème de la souffrance:
châtiment du péché, correction, enseignement, approfondissement spirituel, défense de l'honneur de Dieu.
Ailleurs, la Bible présente tour à tour l'un ou l'autre, la souffrance peut être châtiment du péché puisque les bénédictions et les malédictions dépendent du comportement de l'homme
#Le 26.1;De 27-30 ce qu'il sème, il le moissonnera.
#Pr 22.8; Ga 6.7; 1Pe 3.10
Elle peut être éducatrice: le Fils de Dieu lui-même a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes
#Heb 5.8
et l'apôtre Paul rend grâces à Dieu pour les maux qu'il a endurés, puisqu'ils l'ont rendu plus apte au ministère de la compassion et de la consolation.
#2Co 1.3-7
Les années d'épreuve ont été pour Joseph, pour Moïse, pour David, pour Jérémie comme pour Daniel, un temps de maturation et de croissance spirituelle qui les a préparés pour les tâches que Dieu leur avait réservées.
L'épreuve comme la correction “produit plus tard chez ceux qui ont été ainsi exercés (ceux qu'elle a formés) un paisible fruit de justice”.
#Heb 12.11
-Les trois amis défendent surtout la thèse traditionnelle:
la souffrance, châtiment du péché. Job se défend, s'obstine.
Les trois amis s'acharnent dans leurs accusations, en toute bonne conscience d'ailleurs, car, selon eux, c'est pour lui le seul moyen de guérir.
Ils veulent l'aider à sortir de sa détresse.
L'A.T. déclare souvent que la droiture procure la prospérité et que la méchanceté provoque le malheur
#Ex 23.20-33; Le 26.1;De 28.1;Ps 1.1;37.1;73.1;Isa 58.7-13
#Jer 7.5-7; 17.5-8, 19-27; 31.29, 30; Eze 18
Mais, en fait, ils se défendent aussi eux-mêmes, car si Job est innocent, comme il le prétend, toute leur théologie s'écroule; sur quoi pourront-ils encore s'appuyer ?
Si de telles calamités peuvent arriver à un juste, quelle assurance leur restera-t-il pour eux-mêmes ?
Ils ne peuvent retourner chez eux soulagés avant d'avoir arraché à Job une confession de culpabilité qui sauverait leur théologie et étayerait la barrière de sécurité dont ils se sont crus entourés.
Leurs efforts en vue d'une “auto-critique” de Job ne réussissant pas, ils s'acharnent et finalement se taisent mais sans lâcher prise.
-L'un des buts du livre de Job est de montrer combien une telle position théologique absolue est fausse.
L'innocence de Job est clairement attestée par l'auteur (1.1), par Job (6.30; 9.15) et confirmée par Dieu lui-même (42.7s.), mais tous les personnages ignorent la situation réelle.
Le livre se situe donc dans la même ligne que certains Psaumes (37; 73), que Jérémie (12.1; 31.29s.) et Habaquq (1.13s.) qui, tous, affirment que la souffrance n'est pas toujours méritée et que nous ne pouvons pas nous attendre à voir triompher à tout coup la justice dans cette vie.
Il montre aussi combien cette théologie trop étroite peut être néfaste pour ceux qu'elle prend pour cible.
Au lieu de soulager leur ami, les trois “consolateurs” n'ont fait que l'accabler de souffrances supplémentaires; parce qu'ils étaient prisonniers de leur système déterministe: péché-souffrance, donc souffrance égale péché.
Mais Job ne voyait pas comment concilier avec son expérience ce que disaient ses amis, et qui était juste à ses yeux.
Dieu n'a pas pu lui révéler la véritable raison de sa souffrance avant-ou pendant-son épreuve.
Il n'a pas jugé utile de le faire après
. D'où la perplexité de Job et son désarroi intérieur.
Il en vient à maudire le jour de sa naissance (3.11, 20); donc indirectement, il reproche à Dieu de l'avoir fait naître.
Ainsi, il arrive très près du point où Satan voulait l'amener, à savoir:
qu'il maudisse Dieu. Cependant, il ne le maudit pas.
Au contraire, il reste ferme et il affirme que l'Eternel est juste.
C'est à lui qu'il en appelle contre ses accusateurs (23.3-17).
Peu à peu, nous le voyons croître intérieurement vers une assurance et une sérénité qui le préparent à la confrontation avec le Seigneur.
-Si nous voyons le noeud du problème de Job dans le prologue, le livre est une critique fondamentale de la philosophie hébraïque de ce temps, qui avait enfermé la vie dans une orthodoxie rigide où il n'y avait place que pour deux destins:
celui du juste, assuré d'obtenir sa récompense dans cette vie, et celui du méchant, sûr de sa destruction
Sous l'influence d'une telle philosophie, la piété devenait un calcul intéressé, la bonne conduite une monnaie pour acheter le bonheur, la sagesse elle-même n'était plus qu'un moyen de s'assurer une existence sans problème.
-Quand Dieu a créé l'homme à son image, l'a-t-il donc doté d'un esprit si bassement commercial pour communier avec lui?
Est-il incapable de susciter en lui une affection sincère et désintéressée ?
-Si le théologien trouve dans ce livre plusieurs réponses au problème de la souffrance, l'homme qui souffre découvre dans l'attitude de Job un modèle approuvé par Dieu.
#Jas 5.10-11
Pour lui la question est moins:
“Pourquoi la souffrance?” que “Comment souffrir? Dans quel esprit? Que dois-je, que puis-je faire si je souffre ?”
Là aussi, Job nous apporte plusieurs réponses:
son acceptation calme de la volonté souveraine de Dieu (1.21; 2.10) est restée pour beaucoup de chrétiens la réplique de la foi aux coups inattendus qui les ont frappés.
Sa reconnaissance pour les bienfaits du passé lui permet de dépasser le mal présent et de continuer à voir, dans la main qui le frappe, celle d'un Dieu d'amour.

Mais pour Job, comme pour tous ceux qui sont atteints au tréfonds de leur être, vient un moment où il n'arrive plus à assumer son mal avec calme et foi.
Que fait-il alors?
Il épanche toute l'amertume de son âme (7.11), il crie ses protestations et son désarroi, mais il les crie à Dieu. Il ne s'en prend pas aux causes secondaires (les Sabéens, les forces de la nature), il remonte à la véritable origine et clame son innocence et son incompréhension à Dieu lui-même.
C'est parce qu'il est resté attaché à l'Eternel que celui-ci se révèle à lui (38-41) et le proclame juste (42.7).
-Valeur actuelle du livre.
-Ce livre garde une valeur actuelle incontestable.
Ceux qui passent par l'épreuve trouvent en Job un compagnon de misère et un exemple de constance rare (cf. Jq. 5.11), ce livre leur permet d'exprimer leur souffrance en des termes véhéments peut-être, mais non blasphématoires, puisque Dieu a pu les accepter.
Avoir la foi ne veut pas dire évacuer les questions qui se posent à nous, se soumettre sans rien comprendre. C'est l'une des leçons audacieuses de ce livre.
-Autre leçon: lorsqu'on passe par l'épreuve, Dieu seul peut apporter une consolation juste et efficace: aucun des amis de Job ne l'a réellement soulagé, il a fallu que Dieu lui-même lui parle pour qu'il trouve la paix intérieure.
Les croyants éprouvés font parfois la même expérience que Job: tout ce que leurs amis trouvent à dire tient dans le résumé des discours des quatre interlocuteurs du livre:
“Dieu est juste, si tu souffres c'est qu'il y a un interdit dans ta vie, sonde-toi, repens-toi et il te rétablira”.
Il est toujours bon de s'examiner devant Dieu et chaque épreuve est une invitation à le faire et à le refaire avec honnêteté et courage, mais le livre de Job nous enseigne qu'il est faux de lier toute souffrance à un péché.
-Peut-être certains conseillers se hausseront-ils au niveau d'Elihou en parlant de la souffrance comme moyen d'éducation.
Et c'est juste: nul ne sort de l'épreuve comme il y est entré.
Mais si elle affine les uns, la souffrance endurcit les autres.
Elle est épreuve dans le plein s. du terme, c.-à-d. examen-on peut le réussir ou le rater.
Rien n'est automatique sur le plan spirituel.
Si Job a grandi peu à peu au cours de son épreuve vers une maturité qui lui a permis de prier pour les amis qui l'ont blessé sans le vouloir (42.10; cf. Lc. 6.28), c'est bien sûr par la grâce de Dieu, mais c'est aussi par les expériences qu'il a vécues, expériences souvent contradictoires où le désespoir alternait avec l'espérance, où tantôt il suppliait Dieu de s'éloigner de lui (7.16, 21; 10.20; 19.22), tantôt il l'appelait à ses côtés (14.15). Si, pour un observateur extérieur, la caractéristique de l'homme qui vit en communion avec Dieu est la paix intérieure, Job ne réussit pas l'examen, car son esprit est agité et troublé.
Il ne dédaigne pas les biens matériels, il ne refoule pas stoïquement ses émotions par peur de perdre son image de marque.
Il est pleinement homme et rien de ce qui est humain ne lui est étranger.
Par là, il est si proche de ceux qui souffrent et refusent de voir la victoire dans la négation d'une partie de leur humanité, qui est aussi un don de Dieu.
-Le livre de Job a été vraiment un grand réconfort pour de nombreux croyants.
Il nous donne un petit aperçu de ce qui se passe au-delà du voile.
Il nous révèle aussi les pensées qui peuvent agiter le coeur des humains en face des souffrances qui sont souvent notre lot, et nous montre l'attitude à prendre dans la tourmente incompréhensible et dévastatrice qui risque de nous assaillir à tout moment.
“L'Eternel a donné, l'Eternel a ôté, que le nom de l'Eternel soit béni”: une phrase que l'on ne peut pas prononcer à la légère, ni spontanément, mais que ce livre nous prépare et nous aide à dire lorsque cela sera nécessaire.
-Finalement, Job est une préfiguration de Jésus-Christ, l'homme de douleur, “habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage”.
#Isa 53.3
Tous les sens de la souffrance dont il est question dans ce livre convergent vers lui:
il a été éduqué par elle
#Heb 5.8
il fut tenté comme nous en toutes choses
#Heb 4.15
il a souffert de l'incompréhension de ses amis #Mr 9.32
de l'abandon de Dieu lui-même,
#Mt 27.46
il a subi l'épreuve suprême comme châtiment du péché, mais là, sa souffrance avait un caractère unique, car il a subi ce châtiment pour nos péchés:
“Ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié” (comme l'ont fait les amis de Job).
“Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris”.
Isa 53.4-5

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étude

un témoignage

lysiane/job.1331139623.txt.gz · Dernière modification : 07/03/2012 18:00 de Lysiane Boyanique

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